More than Earthly Ties

Je suis attaché à la terre par des liens plus que terrestres.

 

I am attached to the earth by more than earthly ties.

 

 

Vincent van Gogh

The paradox of colour: it is so close to us, all around us; it affects us constantly but at the same time it is so distant because we tend not to see it for itself, to forget it. Yes, colour is there, immediate and absolute, we absorb it constantly. Without colour we have night–darkness–expectation of all colours–or it is the soot, the charred black of a world that is burning. So near and yet so far–still to be experienced, discovered, understood. Using your instinct–for the painter there is no other way–to work out the specific organisation (Matisse) of colours, the chorus of colours (Kandinsky) that no music theory could ever truly formulate. An alchemy happens then: « They follow one another as if of their own accord, and taking a colour as the starting-point I see clearly in my mind’s eye what derives from it, and how one can get life into it »(Van Gogh).

 

Le paradoxe de la couleur : elle nous est si proche, là, tout autour de nous, nous touche à tout instant, et en même temps lointaine, victime de notre penchant à ne pas la voir pour elle-même, à l’oublier. Oui, la couleur est là, immédiate et totale, nous l’absorbons sans cesse. En son absence, c’est la nuit – noire – l’attente de toutes les couleurs – ou bien c’est la suie, le noir carbonisé d’un monde qui brûle. Si proche et pourtant lointaine – il reste alors à en faire l’expérience, à la découvrir, la connaître. User de son  instinct – pour le peintre, il n’y a rien d’autre à faire – pour parvenir à déceler « l’organisation » (Matisse) propre aux couleurs, le « chœur des couleurs » (Kandinsky) qu’aucun solfège ne pourra jamais vraiment formuler. Dans ce jeu, une magie opère : elles « se suivent comme d’elles-mêmes, et en prenant une couleur comme point de départ, il me vient clairement à l’esprit ce qui doit en être déduit et comment on peut arriver à y mettre de la vie » (Van Gogh).

E. Paultre, More than earthly ties / Des liens plus que terrestres, Galerie Erna Hecey, 2020